n° 11 - Les patrimoines du cheval

Cette semaine, pour prolonger les Journées européennes du patrimoine qui se sont tenues du 19 au 20 septembre 2020, découvrez les différents patrimoines du cheval.
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Le terme « patrimoine », évident en apparence, soulève quelques difficultés dès lors que l’on s’y intéresse d’un peu plus près.
Ainsi, si l’on se réfère à l’Unesco, le concept de patrimoine se pense au pluriel et selon une démarcation entre le matériel et l’immatériel. D’une part ce qui est tangible (tableau, bâtiment, paysage par exemple), de l’autre le non saisissable (jeu, métier, gastronomie). Cette séparation est en fait beaucoup moins claire qu’il n’y paraît puisque l’immatériel est profondément liée à des objets ou des écrits.
Le patrimoine soulève aussi la question de la transmission, de ce que l’on souhaite mémoriser et sauvegarder sans figer notamment pour ce qui est du patrimoine dit vivant. Le patrimoine entretient donc une perspective double avec l’histoire. Il est à la fois tourné vers le passé et l’avenir. Se pose également un jugement de valeur sur ce qui doit être transmis et sur les raisons qui incitent à une sauvegarde. Il y a une sélection qui engage à la fois la communauté porteuse d’un patrimoine à reconnaître et le(s) institution(s) qui en assure(nt) la légitimation.

Les œuvres d’art qui prennent pour sujet la pratique équestre ou l’équidé appartiennent au patrimoine matériel. Les peintures, estampes, sculptures, photographies, films mais aussi objets décoratifs et artistiques offrent un témoignage des symboliques socio-culturelles qui traversent les siècles et les communautés.
Dans cette lignée, il faut également inscrire les imprimés (littérature, traités, brochures publicitaires, livrets de spectacles) et autres documents (correspondances, archives financières, commerciales, juridiques et sanitaires) qui composent un important patrimoine archivistique et documentaire.
Les lieux ou infrastructures dédiés à la pratique équestre, aux logements et soins des chevaux représentent un patrimoine matériel important en France. On pense aux écuries raffinées de Versailles mais il y a aussi plus simplement les petites écuries personnelles ou des anciens omnibus parisiens qui offrent un témoignage de la vie d’alors. Il faut aussi évoquer les manèges, référencés par Corinne Doucet, les hippodromes ou encore les Haras nationaux et privés.

Les voitures hippomobiles, le harnachement des chevaux (selle, mors, bride, étriers mais aussi harnais, surfaix, licol), la tenue cavalière (bottes, cravache, éperons, bombe ou chapeau, ou encore redingote, culotte, veste de chasse) deviennent des objets patrimoniaux une fois perçus comme historiquement anciens.
À l’entrecroisement du matériel et de l’immatériel, il faut également évoquer les objets et outils des métiers rattachés au cheval - par exemple sellier-bourrelier, maréchal-ferrant, vétérinaire équin, palefrenier - qui contiennent la mémoire du geste. Les squelettes, les morceaux ‘‘organiques’’ conservés en bocaux et leurs répliques peuvent également être considérés comme du patrimoine vétérinaire telle la collection du Musée Fragonard. Ces objets offrent une idée de la morphologie et de la myologie des corps passés mais également des techniques de soins.

Les discours pratique, théorique et scientifique portent et fabriquent le patrimoine. Le vocabulaire technique utilisé, la fortune de certaines métaphores et thématiques (musique, poésie, centaure) mais également certaines pratiques orales (claquement de langue, changements de tonalité, etc.) sont peu à peu intégrés, consciemment ou inconsciemment, par le cavalier qui les transmet à son tour.
Le cheval lui-même est porteur, en plus de son patrimoine génétique, d’un patrimoine pédagogique. Son éducation, la manière dont il a été éduqué s’offre comme un héritage pour le cavalier qui le monte. C’est ainsi que le jeune cavalier se voit offrir le cheval dressé afin d’accéder dès le début aux sensations justes. Cette immatérialité contenue dans le corps se retrouve aussi dans le corps humain, son savoir-être, son savoir-faire et ses connaissances.


La gestuelle des métiers du cheval mais aussi celle cavalière sont ainsi un patrimoine immatériel.
Le style de monte est un exemple. A la fin du XIXe s. en courses, le jockey américain Tod Sloan introduit la monte sur étriers courts pour la première fois en France le 9 octobre 1898 à Longchamp ; au XXe s. à l’obstacle, le Colonel Danloux perfectionne la technique du capitaine italien Federico Caprilli.
C’est dans cette logique que l’Équitation de tradition française a été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2011. Son patrimoine repose sur une gestuelle de “légèreté” : la descente des aides du cavalier tend à le rendre invisible et met en valeur le cheval qui à l’air de se mouvoir comme de lui-même.

L’Institut Français du Cheval et de l’Équitation a pour mission de valoriser les patrimoines équins et équestres. Il s’agit de ses propres patrimoines, la tradition équestre française pour le Cadre noir et les différents savoir-faire des Haras nationaux (sellerie, maréchalerie, attelage) mais aussi plus largement du patrimoine français.
Cette mission de l’IFCE est inscrite au Contrat d’Objectif Performance (COP) qui souhaite valoriser le patrimoine équestre français aux bénéfices des acteurs de la filière. Pour le COP 2018-2022, les actions et objectifs sont les suivants :
Plus concrètement et au quotidien, ces patrimoines sont aussi valorisés par les présentations du Cadre noir qui sont l’occasion de retracer l’histoire de l’équitation française et d’expliquer le travail équestre et ses valeurs ; l’organisation et le soutien de colloques et journées d’études ; la participation au conseil d’administration de la Mission Française pour la Culture Équestre mais aussi le développement de ressources documentaires sur la culture équestre avec des articles sur Equipedia, l’édition d’ouvrages tel Les Passeurs, ces rendez-vous culturels, l’intégration d’articles universitaires de sciences humaines et sociales sur le portail documentaire de l’IFCE, etc.

Les patrimoines à découvrir en ligne :
• Le Cheval & ses patrimoines, site internetdu Ministère en charge de la Culture : http://www.cheval.culture.fr/
• La section consacrée au “Patrimoine équestre” sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF : https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/patrimoine-equestre?mode=desktop
• Les ouvrages équestres anciens numérisés des médiathèques de l’IFCE, du Château-Musée et du Musée de la Cavalerie de Saumur : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=cmspage&pageid=6&id_rubrique=341
• La collection du Musée Fragonard : https://www.vet-alfort.fr/domaine-d-alfort/musee-fragonard/infos-pratiques
• La collection sur les voitures hippomobiles du Musée de la voiture et du tourisme de Compiègne : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/museo/M5010
Sources scientifiques principales pour cet article :
Jean-Pierre Digard, “Regard d’un ethnologue sur les notions de culture, de patrimoine et de tradition équestre” in Patrice Franchet d’Espèrey et Jean Lagoutte (dirs.), L’équitation de tradition française, le Cadre noir-Saumur et les écoles européennes, Panazol: Lavauzelle, 2011, pp. 13-23
Sylvine Pickel-Chevalier, « L’équitation française et sa patrimonialisation dans la société des loisirs. », EspacesTemps.net, 2016. En ligne : https://www.espacestemps.net/articles/lequitation-francaise-et-sa-patrimonialisation-dans-la-societe-des-loisirs/
Pour aller plus loin :
- Collectif, Le Cheval dans l’art, Paris : Citadelles et Mazenod, 2008, 400 p.
- Corinne Doucet, Les Manèges : témoins de l'histoire équestre en France (XVIe - XIXe s.), Paris : Belin, 2016, 332 p.
- Alain Laurioux & Guillaume Henry, Les Hauts lieux de l’équitation : Vienne, Saumur, Jerez, Lisbonne, Paris : Belin, 2008, 207 p.
- Daniel Roche (dir.), Voitures, chevaux et attelages du XVIe au XIXe s., Paris : Association pour l'académie d'art équestre de Versailles, 2000, 366 p.
- Numéros 18 et 27 de la revue In Situ sur la thématique “Le cheval et ses patrimoines”. En ligne : https://journals.openedition.org/insitu/9542 ; https://journals.openedition.org/insitu/11901
- Journées des Patrimoines du Cheval organisées par l’Université d’Angers (ESTHUA), l’Institut du Cheval et de l’Équitation (IFCE) - Cadre noir et sous l’égide de la Mission Française pour la Culture Équestre. Les captations vidéos sont en ligne et référencées sur le portail documentaire des médiathèques de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=serie_see&id=135
- Site de la Mission Française pour la Culture Équestre : https://www.equitation-francaise.fr/
Image en Une : Vitrail fait à Rouen au XIIIe s. représentant une scène de la légende des Sept dormants d'Ephèse. Source : MET Museum (public domain)
Ainsi, si l’on se réfère à l’Unesco, le concept de patrimoine se pense au pluriel et selon une démarcation entre le matériel et l’immatériel. D’une part ce qui est tangible (tableau, bâtiment, paysage par exemple), de l’autre le non saisissable (jeu, métier, gastronomie). Cette séparation est en fait beaucoup moins claire qu’il n’y paraît puisque l’immatériel est profondément liée à des objets ou des écrits.
Le patrimoine soulève aussi la question de la transmission, de ce que l’on souhaite mémoriser et sauvegarder sans figer notamment pour ce qui est du patrimoine dit vivant. Le patrimoine entretient donc une perspective double avec l’histoire. Il est à la fois tourné vers le passé et l’avenir. Se pose également un jugement de valeur sur ce qui doit être transmis et sur les raisons qui incitent à une sauvegarde. Il y a une sélection qui engage à la fois la communauté porteuse d’un patrimoine à reconnaître et le(s) institution(s) qui en assure(nt) la légitimation.
"L'âne portant des reliques", Fables de Jean de La Fontaine, Epinal : Pinot & Sagaire, 1865. Source : BnF/ Gallica
Les patrimoines matériels
Les œuvres d’art qui prennent pour sujet la pratique équestre ou l’équidé appartiennent au patrimoine matériel. Les peintures, estampes, sculptures, photographies, films mais aussi objets décoratifs et artistiques offrent un témoignage des symboliques socio-culturelles qui traversent les siècles et les communautés.
Dans cette lignée, il faut également inscrire les imprimés (littérature, traités, brochures publicitaires, livrets de spectacles) et autres documents (correspondances, archives financières, commerciales, juridiques et sanitaires) qui composent un important patrimoine archivistique et documentaire.
Les lieux ou infrastructures dédiés à la pratique équestre, aux logements et soins des chevaux représentent un patrimoine matériel important en France. On pense aux écuries raffinées de Versailles mais il y a aussi plus simplement les petites écuries personnelles ou des anciens omnibus parisiens qui offrent un témoignage de la vie d’alors. Il faut aussi évoquer les manèges, référencés par Corinne Doucet, les hippodromes ou encore les Haras nationaux et privés.
Eugène Atget, [Omnibus de Montmartre], 1898-1899. Source : BnF/ Gallica
Les voitures hippomobiles, le harnachement des chevaux (selle, mors, bride, étriers mais aussi harnais, surfaix, licol), la tenue cavalière (bottes, cravache, éperons, bombe ou chapeau, ou encore redingote, culotte, veste de chasse) deviennent des objets patrimoniaux une fois perçus comme historiquement anciens.
À l’entrecroisement du matériel et de l’immatériel, il faut également évoquer les objets et outils des métiers rattachés au cheval - par exemple sellier-bourrelier, maréchal-ferrant, vétérinaire équin, palefrenier - qui contiennent la mémoire du geste. Les squelettes, les morceaux ‘‘organiques’’ conservés en bocaux et leurs répliques peuvent également être considérés comme du patrimoine vétérinaire telle la collection du Musée Fragonard. Ces objets offrent une idée de la morphologie et de la myologie des corps passés mais également des techniques de soins.

(c) Alain Laurioux
Les patrimoines immatériels
Les discours pratique, théorique et scientifique portent et fabriquent le patrimoine. Le vocabulaire technique utilisé, la fortune de certaines métaphores et thématiques (musique, poésie, centaure) mais également certaines pratiques orales (claquement de langue, changements de tonalité, etc.) sont peu à peu intégrés, consciemment ou inconsciemment, par le cavalier qui les transmet à son tour.
Le cheval lui-même est porteur, en plus de son patrimoine génétique, d’un patrimoine pédagogique. Son éducation, la manière dont il a été éduqué s’offre comme un héritage pour le cavalier qui le monte. C’est ainsi que le jeune cavalier se voit offrir le cheval dressé afin d’accéder dès le début aux sensations justes. Cette immatérialité contenue dans le corps se retrouve aussi dans le corps humain, son savoir-être, son savoir-faire et ses connaissances.
Agence Rol, Le Commandant Saint-Fort-Paillard sur Roitelet VI lors d’un championnat du cheval d’armes à Maisons-Laffitte le 7 avril 1923. Source : BnF/ Gallica
La gestuelle des métiers du cheval mais aussi celle cavalière sont ainsi un patrimoine immatériel.
Le style de monte est un exemple. A la fin du XIXe s. en courses, le jockey américain Tod Sloan introduit la monte sur étriers courts pour la première fois en France le 9 octobre 1898 à Longchamp ; au XXe s. à l’obstacle, le Colonel Danloux perfectionne la technique du capitaine italien Federico Caprilli.
C’est dans cette logique que l’Équitation de tradition française a été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2011. Son patrimoine repose sur une gestuelle de “légèreté” : la descente des aides du cavalier tend à le rendre invisible et met en valeur le cheval qui à l’air de se mouvoir comme de lui-même.

(c) Alain Laurioux
Les mesures de sauvegarde et de valorisation de ces patrimoines par l’IFCE
L’Institut Français du Cheval et de l’Équitation a pour mission de valoriser les patrimoines équins et équestres. Il s’agit de ses propres patrimoines, la tradition équestre française pour le Cadre noir et les différents savoir-faire des Haras nationaux (sellerie, maréchalerie, attelage) mais aussi plus largement du patrimoine français.
Cette mission de l’IFCE est inscrite au Contrat d’Objectif Performance (COP) qui souhaite valoriser le patrimoine équestre français aux bénéfices des acteurs de la filière. Pour le COP 2018-2022, les actions et objectifs sont les suivants :
- la création d’un Comité “Culture, patrimoine et Unesco”, en lien avec le Ministère de la Culture, qui a pour vocation de traiter des problématiques des patrimoines matériels et immatériels de l’IFCE et de ses partenaires ;
- la création d’un réseau des propriétaires des Haras nationaux pour assurer un échange d’expériences et d’expertises ;
- faire vivre et animer l’Équitation de tradition française et notamment aider à sa diffusion dans l’ensemble de la filière ;
- la mise en place d’un projet transversal sur l’attelage dans l’objectif d’assurer une continuité entre la tradition et le sport, le loisir et l’utilitaire.
Plus concrètement et au quotidien, ces patrimoines sont aussi valorisés par les présentations du Cadre noir qui sont l’occasion de retracer l’histoire de l’équitation française et d’expliquer le travail équestre et ses valeurs ; l’organisation et le soutien de colloques et journées d’études ; la participation au conseil d’administration de la Mission Française pour la Culture Équestre mais aussi le développement de ressources documentaires sur la culture équestre avec des articles sur Equipedia, l’édition d’ouvrages tel Les Passeurs, ces rendez-vous culturels, l’intégration d’articles universitaires de sciences humaines et sociales sur le portail documentaire de l’IFCE, etc.

(c) Ifce Benoit Lemaire & Alain Laurioux
Les patrimoines à découvrir en ligne :
• Le Cheval & ses patrimoines, site internetdu Ministère en charge de la Culture : http://www.cheval.culture.fr/
• La section consacrée au “Patrimoine équestre” sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF : https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/patrimoine-equestre?mode=desktop
• Les ouvrages équestres anciens numérisés des médiathèques de l’IFCE, du Château-Musée et du Musée de la Cavalerie de Saumur : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=cmspage&pageid=6&id_rubrique=341
• La collection du Musée Fragonard : https://www.vet-alfort.fr/domaine-d-alfort/musee-fragonard/infos-pratiques
• La collection sur les voitures hippomobiles du Musée de la voiture et du tourisme de Compiègne : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/museo/M5010
Sources scientifiques principales pour cet article :
Jean-Pierre Digard, “Regard d’un ethnologue sur les notions de culture, de patrimoine et de tradition équestre” in Patrice Franchet d’Espèrey et Jean Lagoutte (dirs.), L’équitation de tradition française, le Cadre noir-Saumur et les écoles européennes, Panazol: Lavauzelle, 2011, pp. 13-23
Sylvine Pickel-Chevalier, « L’équitation française et sa patrimonialisation dans la société des loisirs. », EspacesTemps.net, 2016. En ligne : https://www.espacestemps.net/articles/lequitation-francaise-et-sa-patrimonialisation-dans-la-societe-des-loisirs/
Pour aller plus loin :
- Collectif, Le Cheval dans l’art, Paris : Citadelles et Mazenod, 2008, 400 p.
- Corinne Doucet, Les Manèges : témoins de l'histoire équestre en France (XVIe - XIXe s.), Paris : Belin, 2016, 332 p.
- Alain Laurioux & Guillaume Henry, Les Hauts lieux de l’équitation : Vienne, Saumur, Jerez, Lisbonne, Paris : Belin, 2008, 207 p.
- Daniel Roche (dir.), Voitures, chevaux et attelages du XVIe au XIXe s., Paris : Association pour l'académie d'art équestre de Versailles, 2000, 366 p.
- Numéros 18 et 27 de la revue In Situ sur la thématique “Le cheval et ses patrimoines”. En ligne : https://journals.openedition.org/insitu/9542 ; https://journals.openedition.org/insitu/11901
- Journées des Patrimoines du Cheval organisées par l’Université d’Angers (ESTHUA), l’Institut du Cheval et de l’Équitation (IFCE) - Cadre noir et sous l’égide de la Mission Française pour la Culture Équestre. Les captations vidéos sont en ligne et référencées sur le portail documentaire des médiathèques de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=serie_see&id=135
- Site de la Mission Française pour la Culture Équestre : https://www.equitation-francaise.fr/
Image en Une : Vitrail fait à Rouen au XIIIe s. représentant une scène de la légende des Sept dormants d'Ephèse. Source : MET Museum (public domain)