n° 17 - Les chevaux d'Albert Robida

Cette semaine, quelques jours après la Nuit de la lecture qui s'est tenu du 21 au 24 janvier 2021, découvrez les chevaux présents dans l’œuvre littéraire et journalistique d'Albert Robida.
27/01/2021
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Albert Robida était un illustrateur et un romancier français de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe s.
Il a débuté sa carrière comme chroniqueur et caricaturiste dans différents périodiques : Journal amusant, Paris-Caprice, Le Polichinelle, La Vie Parisienne, etc. Il ne se limite pas pourtant à ce registre et pendant le siège et la commune de Paris, il réalise un véritable travail de reporter de guerre. Renommé pour ses dessins avant la Première Guerre mondiale, il tombe ensuite dans l’oubli mais est redécouvert à la fin du siècle pour certains de ses écrits visionnaires parfois proches du genre de la science-fiction (La Vie électrique, L’Horloge des siècles, La Guerre au vingtième siècle).
Il est également, avec l’éditeur Georges Decaux, le fondateur de la nouvelle revue La Caricature en 1880 dont il est le rédacteur en chef jusqu’en 1892. Composé de huit pages, cet hebdomadaire satirique est l'un des plus réputés du XIXe s. en raison de ses audaces visuelles. Moins engagée politiquement que la première revue du même nom qui avait accueilli le célèbre portrait en poire de Louis-Philippe, elle est plus orientée vers une caricature des moeurs. Un numéro de cette revue a été consacré au monde des courses hippiques : « La Saint-Cheval » en juin 1884. Cette sainteté du cheval traduit la passion pour les courses hippiques de la société de l'époque :


Couverture du n° 232, La Caricature. Source : Gallica/ BnF
Albert Robida réalise également de nombreux travaux d’illustrations pour diverses œuvres dont l'ouvrage La Fin du cheval de Pierre Giffard en 1899 ou encore des classiques de la littérature (Shakespeare, Rabelais, Balzac, Cervantès). Des figures de cavaliers et de chevaux apparaissent ainsi au gré de ses dessins pour « Le roman de chevalerie franco-japonais » ou « La Belle impéria mariée » des Contes drôlatiques d’Honoré de Balzac. Il illustre aussi les contes arabes des Milles et une nuits et notamment celui du "Cheval enchanté" dans une édition datant de 1909. Un conte qui débute ainsi :


Auteur lui-même de plusieurs romans, Albert Robida réalise un ouvrage jeunesse qui accorde une place aux équidés : L’Île des Centaures. Ce court roman publié au début du XXe s. s’inscrit dans la lignée des romans d’aventure initiatique de Jules Verne et fait écho à l’épisode chez les Houyhnhnms dans les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Dans ce dernier livre, le héros rencontre des chevaux savants civilisés qui règnent en maître sur des yahoos – êtres humains à l’aspect simiesques. L'île des centaures traite lui de la rencontre entre des centaures et un être humain naufragé.


Pour aller plus loin :
-"La Saint-Cheval", 7 juin 1884, n° 232, La Caricature dirigé par Albert Robida sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57005094
-Le conte du "Cheval enchanté" dans les contes arabes des Milles et une nuits illustrés par Albert Robida traduit par Antoine Galland et illustré par Albert Robida, édité chez M. Bauche en 1909 sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6567169k/f11.image
-Le roman L'île des centaures écrit et illustré par Albert Robida, édité chez H. Laurens, [s.d.], sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9656939g
Albert Robida sur Gallica (BnF) : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/albert-robida
Site consacré à Albert Robida : http://www.robida.info/index.html
Image en Une : illustration d'Albert Robida issue du Cheval enchanté, M. Bauche, 1909, pp. 8-9. Source : Gallica/BnF
Il a débuté sa carrière comme chroniqueur et caricaturiste dans différents périodiques : Journal amusant, Paris-Caprice, Le Polichinelle, La Vie Parisienne, etc. Il ne se limite pas pourtant à ce registre et pendant le siège et la commune de Paris, il réalise un véritable travail de reporter de guerre. Renommé pour ses dessins avant la Première Guerre mondiale, il tombe ensuite dans l’oubli mais est redécouvert à la fin du siècle pour certains de ses écrits visionnaires parfois proches du genre de la science-fiction (La Vie électrique, L’Horloge des siècles, La Guerre au vingtième siècle).
Il est également, avec l’éditeur Georges Decaux, le fondateur de la nouvelle revue La Caricature en 1880 dont il est le rédacteur en chef jusqu’en 1892. Composé de huit pages, cet hebdomadaire satirique est l'un des plus réputés du XIXe s. en raison de ses audaces visuelles. Moins engagée politiquement que la première revue du même nom qui avait accueilli le célèbre portrait en poire de Louis-Philippe, elle est plus orientée vers une caricature des moeurs. Un numéro de cette revue a été consacré au monde des courses hippiques : « La Saint-Cheval » en juin 1884. Cette sainteté du cheval traduit la passion pour les courses hippiques de la société de l'époque :
"C'est aujourd'hui la Saint-Cheval, la grande fêle nationale, le grand jour qui rassemble sur la pelouse auguste du temple du Dieu-Cheval tous les fidèles du dernier culte, toute la société, le gouvernement et le faubourg Saint-Germain, le conseil municipal et les grandes élégantes, les gommeux et les belles petites...
Six cent mille adorateurs du Dieu-Cheval vont se rouler, émus et palpitants, à ses sabots trois fois sacrés. Quelques-uns, il est vrai, ont l'espérance de ratisser un peu d'argent, mais les quatre-vingt-dix-neuf centièmes des autres peuvent être certains d'en perdre. Leur dévotion n'en est que plus belle ! "
Six cent mille adorateurs du Dieu-Cheval vont se rouler, émus et palpitants, à ses sabots trois fois sacrés. Quelques-uns, il est vrai, ont l'espérance de ratisser un peu d'argent, mais les quatre-vingt-dix-neuf centièmes des autres peuvent être certains d'en perdre. Leur dévotion n'en est que plus belle ! "
Couverture du n° 232, La Caricature. Source : Gallica/ BnF
Albert Robida réalise également de nombreux travaux d’illustrations pour diverses œuvres dont l'ouvrage La Fin du cheval de Pierre Giffard en 1899 ou encore des classiques de la littérature (Shakespeare, Rabelais, Balzac, Cervantès). Des figures de cavaliers et de chevaux apparaissent ainsi au gré de ses dessins pour « Le roman de chevalerie franco-japonais » ou « La Belle impéria mariée » des Contes drôlatiques d’Honoré de Balzac. Il illustre aussi les contes arabes des Milles et une nuits et notamment celui du "Cheval enchanté" dans une édition datant de 1909. Un conte qui débute ainsi :
"De tous temps, le premier jour de l'année ou nouveau jour fut, en Perse, célébré par de grandes fêtes d'une magnificence sans pareille dans le monde entier. A cette occasion, le souverain reçoit tous les étrangers, sans distinction de nationalité, qui ont à lui présenter quelque nouvelle invention, et il les en récompense par un riche présent.
Cette année-là, le spectacle touchait à sa fin quand un Indien apparut devant le trône royal, tenant par la bride un cheval richement harnaché et d'une exécution si parfaite qu'au premier abord on eût pu le prendre pour un animal véritable."
Cette année-là, le spectacle touchait à sa fin quand un Indien apparut devant le trône royal, tenant par la bride un cheval richement harnaché et d'une exécution si parfaite qu'au premier abord on eût pu le prendre pour un animal véritable."
Couverture des Mille et une nuits, traduit par Antoine Galland et illustré par Albert Robida, édité chez M. Bauche en 1909. Source : Gallica : BnF
Auteur lui-même de plusieurs romans, Albert Robida réalise un ouvrage jeunesse qui accorde une place aux équidés : L’Île des Centaures. Ce court roman publié au début du XXe s. s’inscrit dans la lignée des romans d’aventure initiatique de Jules Verne et fait écho à l’épisode chez les Houyhnhnms dans les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Dans ce dernier livre, le héros rencontre des chevaux savants civilisés qui règnent en maître sur des yahoos – êtres humains à l’aspect simiesques. L'île des centaures traite lui de la rencontre entre des centaures et un être humain naufragé.
Couverture de L’Île des Centaures par Albert Robida, édité chez H. Laurence en [s.d.]. Source : Gallica/ BnF
Pour aller plus loin :
-"La Saint-Cheval", 7 juin 1884, n° 232, La Caricature dirigé par Albert Robida sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57005094
-Le conte du "Cheval enchanté" dans les contes arabes des Milles et une nuits illustrés par Albert Robida traduit par Antoine Galland et illustré par Albert Robida, édité chez M. Bauche en 1909 sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6567169k/f11.image
-Le roman L'île des centaures écrit et illustré par Albert Robida, édité chez H. Laurens, [s.d.], sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9656939g
Albert Robida sur Gallica (BnF) : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/albert-robida
Site consacré à Albert Robida : http://www.robida.info/index.html
Image en Une : illustration d'Albert Robida issue du Cheval enchanté, M. Bauche, 1909, pp. 8-9. Source : Gallica/BnF