n° 5 - La figure symbolique du centaure

Cette semaine, découvrez la figure du centaure chez le marquis Ducroc de Chabannes qui a enseigné à l'Ecole d'instruction des troupes à cheval de Saumur au XIXe s.
Le marquis Jean-François Ducroc de Chabannes
(1754-1835) suit les cours de l’École militaire de Paris sous la
direction de Jacques d’Auvergne. Ce dernier étant considéré comme le
fondateur de l’équitation militaire par le Général L’Hotte.

De cette illustration, le Colonel de Saint-André dit ceci : "M. d’Auvergne, le premier écuyer en chef de l’École militaire, prônait une équitation facile, reposant sur des principes de base simples. Si l’artiste a bien rendu son allure impulsive et militaire, en revanche il l’a quelque peu trahi : trot ‘‘hardi’’ et non passage, ramener moins prononcé, tenue réglementaire des quatre rênes, auraient été davantage dans les conceptions du personnage. » (Colonel de Saint-André, « Si le Cadre noir m’était conté » in Collectif, Cadre noir, Juillard, 1981, p. 20)
Après une carrière militaire dans la cavalerie, le marquis est nommé en 1815 à l’École d'instruction des troupes à cheval de Saumur. Il est en charge de la formation de la cavalerie lourde tandis que Jean-Baptiste Cordier s’occupe de la cavalerie légère. Le « savant marquis » enseigne une équitation qui recherche une régularisation des attitudes et allures naturelles chez le cheval et une assiette liante chez le cavalier.
En
désaccord avec l’instruction de manège prônée par Cordier, il fut
remercié en 1817 par le Général de La Ferrière. Cette première école
fermée en 1821 suite à une conspiration politique n’est rouverte qu’en
1825. C’est l’École royale de cavalerie de Saumur dans lequel
s’épanouira le Cadre noir et dont le premier écuyer en chef est Cordier,
le marquis de Chabannes ayant refusé de partager de nouveau
l’enseignement avec celui-ci.

- Voir plus d’illustrations de Charles Aubry : Histoire pittoresque de l’équitation ancienne et moderne, Paris, 1834, 27 p. En ligne sur le Portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=52799
- P.A Aubert, Traité raisonné d’équitation selon les principes de l’école française (1836). En ligne sur Gallica/ BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65256470
L’atlas l’accompagnant est accessible en ligne sur le Portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=53269
- Le dernier ouvrage de Jean-François Ducroc de Chabannes : Entretiens sur les haras, entre un vieux et un jeune amateur, faisant suite au "Traité élémentaire et analytique d'équitation" (1829). En ligne sur Gallica/ BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3044209b
- Un ouvrage d’un autre élève d’Auvergne, Jean-Baptiste Le Mouton de Boisdeffre : Principes d’équitation et de cavalerie (1803). En ligne : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb301214129
Image en Une : Ernest Meissonier, 1807, Friedland, v. 1861–75. MET museum (public domain).

M.
Cordier, Ecuyer Commandant, montant un cheval de manège (le Cerf) in
Charles Aubry, Histoire pittoresque de l’équitation ancienne et moderne,
1834, [p. 19]
Ducroc de Chabannes est l’auteur de quatre ouvrages équestres dont un Traité élémentaire à l’usage des lycées de l’Empire (1812), un Cours élémentaire d’équitation à l’usage de MM. Les élèves de l’Ecole royale militaire de Saumur (1817) et enfin un Cours élémentaire et analytique d’équitation ou résumé des principes de M. d’Auvergne (1827). C’est dans ce dernier que décrivant les allures du cheval, il en vient à convoquer la figure du centaure :
«
Bien que le cheval présente dans ses diverses allures une certaine
combinaison de mouvemen[t]s qui lui est propre et qui tient à sa
conformation, à ses facultés, à son éducation, ou qui résulte de causes
particulières et accidentelles, elles ont cependant dans tous les sujets
des caractères d’uniformité qui sont inhéren[t]s à l’espèce en général.
[…]
C’est
à bien saisir les ondulations de ces divers mouvemen[t]s, et à s’y
prêter sans résistance, que doit principalement s’attacher le
commençant, c’est le seul moyen d’acquérir cette intime union qui doit
un jour le mettre à même d’exercer un ascendant absolu sur les moindres
actions du cheval : c’est en s’identifiant, en quelque sorte, ainsi avec
lui, et ne faisant plus qu’un seul et même corps, qu’il le conduit
insensiblement à ce point de soumission de pouvoir le considérer comme
un être absolument passif et un agent entièrement subordonné à sa
volonté. Tel est le but de l’art, tel est l’écuyer figuré symboliquement
sous les traits de Centaure. »
Jean-François Du Croc de Chabannes, Cours
élémentaire et analytique d’équitation ou résumé des principes de M.
D’Auvergne suivi de questions et d’observations relatives aux Haras, Paris : Anselin et Pochard, 1827, pp. 36-37. En ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65251122
L’ouvrage a été réédité par la maison d’édition Mazeto Square, collection Le pied à l'étrier, en 2017.
Pour aller plus loin :
- En savoir plus sur « L’équitation militaire » dans l’histoire de l’équitation en France sur le site Le Cheval & ses patrimoines du Ministère de la culture : http://cheval.culture.fr/fr/page/l_equitation_militaire
- Voir plus d’illustrations de Charles Aubry : Histoire pittoresque de l’équitation ancienne et moderne, Paris, 1834, 27 p. En ligne sur le Portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=52799
- P.A Aubert, Traité raisonné d’équitation selon les principes de l’école française (1836). En ligne sur Gallica/ BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65256470
L’atlas l’accompagnant est accessible en ligne sur le Portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=53269
- Le dernier ouvrage de Jean-François Ducroc de Chabannes : Entretiens sur les haras, entre un vieux et un jeune amateur, faisant suite au "Traité élémentaire et analytique d'équitation" (1829). En ligne sur Gallica/ BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3044209b
- Un ouvrage d’un autre élève d’Auvergne, Jean-Baptiste Le Mouton de Boisdeffre : Principes d’équitation et de cavalerie (1803). En ligne : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb301214129
Image en Une : Ernest Meissonier, 1807, Friedland, v. 1861–75. MET museum (public domain).