n° 7 - Une bibliothèque équestre dans Milady de Paul Morand

Cette semaine, découvrez une bibliothèque équestre, celle du Commandant Gardefort dans la nouvelle “Milady” de Paul Morand.
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C’est au quatrième chapitre de Milady que Gardefort, ancien écuyer du Cadre noir de Saumur, envisage de se séparer de quelques-uns de ses ouvrages équestres anciens pour sortir de ses difficultés financières. Une occasion créée par Paul Morand qui lui permet de présenter, de manière ludique, quelques écrits célèbres de la littérature équestre.
Les ouvrages cités dans l’extrait :




Ce livre est structuré en quatre parties qui traitent pour la première, des connaissances théoriques sur le cheval, de l’équipement et de la position du cavalier ; pour la deuxième, du travail de dressage portant sur les exercices de manège et de la mise en main avec un développement particulier sur les « flexions », sans doute héritées de Baucher. La troisième étudie une équitation plus savante et propose notamment des figures de fantaisie (galop sur place et en arrière, pirouette renversée sur trois jambes, etc.) La dernière partie contient un commentaire sur Baucher ainsi que le programme des cours qu’il donna au 2e Régiment des guides de Belgique. La première édition de 1890 est disponible sur le Portail documentaire de l’IFCE, la troisième de 1892 sur Gallica.

Les autres auteurs cités :
Salomon de La Broue, Preceptes principaux que les bons cavalerisses doivent exactement observer en leurs escoles, tant pour bien dresser les chevaux aux exercices de la guerre & de la carriere, que pour les bien emboucher, 1e édition, 1593-1594, Rochelle : Haultin, 418 p. En ligne : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30705763m Les éditions suivantes prendront le titre Le Cavalerice françois.
William Cavendish Duc de Newcastle, Méthode nouvelle et invention extraordinaire de dresser les chevaux, 1658, Anvers : Jacques van Meurs, 428 p. Illustré par Abraham van Diepenbeeck. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=53307
Comte Antoine Cartier d’Aure, Cours d’équitation adopté officiellement et enseigné à l’École de cavalerie en 1853 et dans les corps de troupes à cheval, 9e édition, Paris : Baudoin, 1888, 324 p. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=2128
François Baucher, Œuvres complètes, 12e édition revue et augmentée, Paris : Dentu, 1864, 646 p. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=2098
Ressources utiles :
Les ouvrages anciens numérisés des médiathèques de l’IFCE et de leurs partenaires sur le portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=cmspage&pageid=6&id_rubrique=341
Les classiques du cheval sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF : https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/les-classiques-du-cheval?mode=desktop
La bibliothèque mondiale du cheval qui répertorie les écrits équestres : https://labibliothequemondialeducheval.org/
Gabriel-René Mennessier de La Lance (Général), Essai de bibliographie hippique, 3 tomes (1915, 1917, 1921). En ligne : tome 1 ; tome 2 ; tome 3.
André Monteilhet, Les Maîtres de l’œuvre équestre suivi de Les Mémorables du cheval, Arles : Actes Sud, coll. Arts équestres, 2009, 498 p.
Image en Une : Frontispice par Crispin de Pas pour l’ouvrage L’Instruction du roy en l’exercice de monter à cheval d’Antoine de Pluvinel, édition de 1579. Source : Gallica/ BnF
« Jusque-là il n’avait pas voulu penser à sa bibliothèque : elle contenait pourtant quelques livres précieux, les seuls qu’il possédât, les grands traités d’équitation. Avec un effort pénible, il se décida, les sortit, les étala sur son lit ; il y avait là un beau Grisoni du XVIe siècle, manuel de la science des académies hippiques de Naples et des manèges italiens dont s’inspirèrent chez nous La Broue et Pluvinel ; de ce dernier, Gardefort possédait l’in-folio magnifique de L’Instruction du Roy, année 1625, orné d’un Louis XIII caracolant, de quarante-huit planches de chevaux et de six planches de mors ; c’était avec celle de l’École, la seule édition originale qui existât à Saumur et il en était très fier. Parmi les classiques du XVIIe siècle, il avait le livre du duc de Newcastle, qui en son temps vint en France pour apprendre l’équitation pour l’enseigner aux Anglais ; du XVIIIe, un La Guérinière, L’École de Cavalerie, avec des portraits équestres par Parrocel, très bel exemplaire du Maréchal Suchet, duc d’Albuféra, marqué de son ex-libris. Avec respect, Gardefort tournait les pages : tout le savoir de la grande école de Versailles était là, dans cette bible du cheval… Venait ensuite la Description du Manège Moderne, du Baron Eisenberg, un in-folio hollandais de 1740, avec le ravissant frontispice de Picart. À travers le XIXe, d’Aure et Baucher se disputaient ; ceux-là, Gardefort les avait tellement travaillés qu’il pourrait, pensait-il, s’en défaire sans dommage, tant il savait leurs traités par cœur. Les Principes de Fillis, devenus si rares (et qu’on dit rédigés par Clemenceau), il les avait achetés pour un morceau de pain chez un revendeur et cela lui faisait mal au cœur de s’en séparer. Mais il le fallait. Que lui donnerait-on de toutes ces merveilles ? »
Paul MORAND, Milady suivi de Monsieur zéro [1936], Paris : Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1992, pp. 54-56.
Les ouvrages cités dans l’extrait :
- Le premier ouvrage dont il est question est le Gli Ordini di Cavalcare (1550) de Federico Grisone, un écuyer napolitain contemporain de Fiaschi et Pignatelli.
[Anonyme], « La Figure et discours du cheval », Vue 247 [n. p.], édition de 1579. Source : Gallica/ BnF
- Antoine de Pluvinel, premier écuyer du Duc d’Anjou (le futur Henri III), fonda en 1594 une académie sur l’actuelle place des Pyramides. Son unique ouvrage fut publié à titre posthume, une première fois sous le titre Le Maneige royal en 1623 par Crispin de Pas (l’illustrateur) et J.-D. Peyrol (le valet de chambre de l’écuyer).
Crispin de Pas, « Voltes en Co[u]rbettes », Figure 23 [vue 198], édition de 1625. Source : Gallica/ BnF
- François Robichon de La Guérinière, considéré comme le père de l’équitation française, est l’auteur de L’École de cavalerie.
Charles Parrocel, « Le nom et la situation des parties extérieures du cheval », première planche de l’édition de 1733. Source : Gallica/ BnF
- La Description du manège moderne (1727) du Baron d’Eisenberg est son ouvrage le plus connu.
Bernard Picart, « Le Pégase », Planche XLIX, édition de 1759. Source : Gallica/ BnF
- Les Principes de dressage et d'équitation est un livre de l’écuyer anglais James Fillis, connu notamment pour son opposition à Jacques de Saint-Phalle, un écuyer du Cadre noir de Saumur.
Ce livre est structuré en quatre parties qui traitent pour la première, des connaissances théoriques sur le cheval, de l’équipement et de la position du cavalier ; pour la deuxième, du travail de dressage portant sur les exercices de manège et de la mise en main avec un développement particulier sur les « flexions », sans doute héritées de Baucher. La troisième étudie une équitation plus savante et propose notamment des figures de fantaisie (galop sur place et en arrière, pirouette renversée sur trois jambes, etc.) La dernière partie contient un commentaire sur Baucher ainsi que le programme des cours qu’il donna au 2e Régiment des guides de Belgique. La première édition de 1890 est disponible sur le Portail documentaire de l’IFCE, la troisième de 1892 sur Gallica.
[Louis Bombled ?], [Sauts d’obstacle], Planche XXIII, édition de 1892. Source : Gallica/ BnF
Les autres auteurs cités :
Salomon de La Broue, Preceptes principaux que les bons cavalerisses doivent exactement observer en leurs escoles, tant pour bien dresser les chevaux aux exercices de la guerre & de la carriere, que pour les bien emboucher, 1e édition, 1593-1594, Rochelle : Haultin, 418 p. En ligne : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30705763m Les éditions suivantes prendront le titre Le Cavalerice françois.
William Cavendish Duc de Newcastle, Méthode nouvelle et invention extraordinaire de dresser les chevaux, 1658, Anvers : Jacques van Meurs, 428 p. Illustré par Abraham van Diepenbeeck. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=53307
Comte Antoine Cartier d’Aure, Cours d’équitation adopté officiellement et enseigné à l’École de cavalerie en 1853 et dans les corps de troupes à cheval, 9e édition, Paris : Baudoin, 1888, 324 p. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=2128
François Baucher, Œuvres complètes, 12e édition revue et augmentée, Paris : Dentu, 1864, 646 p. En ligne : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=2098
Ressources utiles :
Les ouvrages anciens numérisés des médiathèques de l’IFCE et de leurs partenaires sur le portail documentaire de l’IFCE : https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=cmspage&pageid=6&id_rubrique=341
Les classiques du cheval sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF : https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/les-classiques-du-cheval?mode=desktop
La bibliothèque mondiale du cheval qui répertorie les écrits équestres : https://labibliothequemondialeducheval.org/
Gabriel-René Mennessier de La Lance (Général), Essai de bibliographie hippique, 3 tomes (1915, 1917, 1921). En ligne : tome 1 ; tome 2 ; tome 3.
André Monteilhet, Les Maîtres de l’œuvre équestre suivi de Les Mémorables du cheval, Arles : Actes Sud, coll. Arts équestres, 2009, 498 p.
Image en Une : Frontispice par Crispin de Pas pour l’ouvrage L’Instruction du roy en l’exercice de monter à cheval d’Antoine de Pluvinel, édition de 1579. Source : Gallica/ BnF