Titre : | "La lingua dell'Europa è la traduzione" de Grisone à La Broue : le lexique de l'équitation |
fait partie de : | |
Auteurs : | Jean-Marie Sarpoulet |
Type de document : | texte imprimé |
Année de publication : | 2015 |
Format : | p. 129 à p. 151 / 21 cm |
Mots-clés : |
Equivoc Époque Moderne (XVIe-XVIIIe) ; Europe ; Linguistique ; RamingueNoms Propres Grisone (Federico) ; La Broue (Salomon de) |
Résumé : | Vous vous rappelez tous le "Milady" de Morand, et de cette étrange phrase où l'auteur parle de la jument et du commandant Gardefort, le singulier écuyer du Cadre : "Qu'elle (c'est-à-dire la jument Milady) soit susceptible, chatouilleuse, et même un peu ramingue lui (c'est-à-dire Gardefort) plaît ..." (Morand, Milady, 1936) ... Ce ressenti ne nous étonnera guère de la part de Gardefort, aussi nous attarderons nous davantage sur la forme que donne Morand à l'appréciation de la jument. En effet, sans guère de doutes, dans le lexique de l'équitation, le vocable le plus étonnant que l'occitan a donné au français est le mot "ramingue". Cependant, comme souvent, il n'est pas venu directement. Il s'est auparavant promené de l'autre côté des Alpes. Voyons cet itinéraire. Au début, il y a en latin la branche d'arbre, "ramus", et, quelques siècles plus tard, le même mot en occitan médiéval "rama". Puis, sur cette branche, il y a l'oiseau qui non seulement, se pose sur la branche mais la quitte pour aller se poser sur une autre. Il est donc "ramenc". Le mot est attesté chez le troubadour de Ribérac, Arnaut Daniel, au XIIème siècle dans cette langue occitane où il peut désigner un amant ... volage. De là, le mot passe à l'italien et devient d'abord "ramengo", au milieu du XIIIème puis "ramingo", au XIVème, toujours avec ce sens d'oiseau qui va de branche en branche, puis avant 1536, est attesté le verbe "ramingare" au sens de "marcher ramingue" (l'Etimologico minore, 2003 : 1016). De là, le mot repasse en France sous la plume cavalière de Salomon de la Broue, dans les "Préceptes" de 1594 (La Broue, "Préceptes du cavalerice françois, 1610 : 10)... En revanche, le traducteur de "l'Escurie du S. Federic Grison gentilhomme napolitain" (Grison, "L'Escuirie, 1559 : 57), préfère utiliser le mot "rebours" pour rendre le mot italien "ramingo" |
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