Abstract:
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La guerre de 1870 est un désastre pour la cavalerie, qui prend conscience au cours de défaites peu glorieuses du décalage avec l'infanterie et l'artillerie, entraîné par les progrès technologiques. La cavalerie doit alors changer de rôle tactique devant l'accroissement de la portée et de la rapidité des tirs. D'une force dédiée au combat et à la rupture, elle devient une force d'exploration et de couverture et se prépare à remplir de nouvelles missions tactiques et stratégiques. Pourtant, l'arme n'est pas rendue obsolète par la défaite et les débats entre officiers de cavalerie témoignent à la fois de sa vitalité et de sa résistance au changement. L'Ecole de cavalerie qui est dissoute en 1870 et dont les cadres restant sont transférés à Bordeaux devant l'avancée des troupes prussiennes, est recréée dès 1871 et reprend son enseignement en 1872 sur des bases institutionnelles améliorées qui ne remettent pas en cause le fond de l'enseignement. La période 1870-1914 est caractérisée par la reprise en main par l'Etat d'une autorité auparavant déléguée aux chefs militaires en province et par la préparation de la revanche sur l'Allemagne. Cela se marque à Saumur par la présence régulière du ministre de la Guerre ou de son représentant, et par la multiplication des décisions échappant au général commandant l'Ecole ou au conseil d'instruction, signifiant la fin de l'âge d'or des recherches équestres à Saumur. Ce contrôle accru de l'Etat sur les communautés militaires et sur la vie intellectuelle de l'armée permet pourtant de saisir au plus près les opinions des officiers du cadre, sur lesquels s'exerce une constante surveillance administrative. L'Ecole reçoit davantage de moyens pour son développement géographique et pédagogique et s'étend considérablement pour offrir des conditions d'entraînement réalistes à ses élèves. Pourtant, l'équilibre politique maintenu avec la population saumuroise est rompu par la défaite. Les incidents à caractère politique se multiplient jusqu'au début du XXème siècle, avant d'être étouffés par la course à la guerre. L'Ecole de cavalerie s'adapte ainsi partiellement à la réalité militaire, mais reste limitée dans ses réformes par la volonté de conserver son identité et ses spécificités par rapport aux autres écoles militaires, qui prend le pas sur l'oeuvre nationale de modernisation de l'armée. L'Ecole de cavalerie entame après 1870 plusieurs démarches concomitantes de valoraisation de son patrimoine qui ont pour but d'assurer la survie
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